Communiqué des Conseillers Mapuche du Royaume d’Araucanie et de Patagonie

20 mars 2023

Nous, Conseillers Mapuche du Royaume d’Araucanie et de Patagonie exprimons notre soutien aux mesures exceptionnelles prises par notre Prince Federico I, afin de renouveler et renforcer les institutions du Royaume.

Nous souhaitons rappeler aux membres et collaborateurs du Royaume que depuis sa naissance, l’existence du royaume, est exclusivement fondée sur l’existence du peuple Mapuche.

L’action menée par leToki Magñil et l’avocat Orelie-Antoine de Tounens qui donna lieu à la fondation d’un gouvernement monarchique le 17 novembre 1860 et à l’adoption d’une constitution nationale, est toujours en vigueur aujourd’hui.

Considérant que depuis l’occupation militaire de son territoire menée par les Etats d’Argentine et du Chili pendant la période 1879-1885, la nation Mapuche fait face à l’usurpation de son territoire, à la soumission et à l’assujettissement et qu’aujourd’hui encore, les autorités de chacun de ces Etats utilisent tout le pouvoir de leur force répressive contre de modestes communautés qui luttent pour la restitution de leurs terres ancestrales.

Que les assauts contre nos communautés se produisent dans le racisme et la discrimination et entrainent la destruction de leur environnement naturel par l’action destructrice d’entreprises extractivistes qui opèrent sans le consentement libre, préalable et éclaire des communautés affectées, en violation de la Convention 169 de l’OIT sur droits des peuples autochtones ratifiée par ces deux Etats.

L’Araucanie et la Patagonie, c’est à dire Wallmapu, est militarisé en violation du droit international. Au Chili, depuis le 17 mai 2022, une grande partie du territoire Mapuche, situé au sud du fleuve Bio-Bio est régi par un Etat d’exception, en vertu duquel la police militarisée et l’armée commettent tout type d’abus contre le peuple mapuche.

Nous demandons à notre Prince que dans le cadre des changements structurels du Royaume, il mette en place un mécanisme chargé de contrôler le respect des droits de l’homme du peuple mapuche des deux côtés de la Cordillère des Andes et qu’il reprenne sa communication avec la Cour pénale Internationale de la Haye en raison de la violation des articles 6 et 7 du statut de Rome, liés au génocide et aux crime de lèse humanité.

En considération de ce sombre scénario affronté par notre peuple, les conseillers du Royaume signataires estiment qu’il est inacceptable, comme l’a dénoncé notre Prince dans sa circulaire du 13 mars passé, que des éléments de notre institution soient anti-mapuche. Par conséquence, nous lui demandons de faire usage des pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution et qu’il renvoie immédiatement de notre institution, tous ceux qui opèrent contre les droits et intérêts de notre Peuple Mapuche.

 

Reynaldo Mariqueo (Conseiller d’Etat)
Domingo Paine (Conseiller du Royaume)
Carlos Contreras Painemal (Conseiller du Royaumee)
Dame Nina Saleh Ahmed (Conseillère du Royaume)