A Chourgnac d'Ans (24), un prince lutte pour l'indépendance de son peuple

Par Pierre-Manuel Réault - Publié le 26/03/2013

À 86 ans, le prince Philippe d’Araucanie, à Chourgnac-d’Ans, se bat pour les 900 000 Indiens mapuches

Reinaldo Mariqueo, représentant Mapuche aux Nations Unis à Genève, a fait le déplacement à Antonne pour les 86 ans du Prince d'Araucanie (à gauche).

Reinaldo Mariqueo, représentant Mapuche aux Nations Unis à Genève, a fait le déplacement à Antonne pour les 86 ans du Prince d'Araucanie (à gauche). (P.-M. R.)

Costumes sombres et médailles de rigueur, la cour du Prince Philippe d’Araucanie a célébré samedi soir au restaurant L’Écluse d’Antonne le 86e anniversaire de son altesse royale le Prince Philippe d’Araucanie. De prime abord, le rendez-vous peut paraître un peu décalé, mais il prend son sens à la lumière de l’histoire d’Antoine de Tounens.

Cet aventurier Périgordin, originaire de Chourgnac-d’Ans, débarqua un jour de 1858 au Chili avant d’être, deux ans plus tard, proclamé roi d’Araucanie et de Patagonie par les indiens mapuches. Orélie-Antoine 1er régna ainsi sur un territoire grand comme cinq fois la France, avant d’être chassé par les nouveaux États chiliens et argentins et de mourir ruiné en Périgord.

Le droit des Indiens bafoués
Mais la maison royale a perduré jusqu’à aujourd’hui et, en 1952 le titre a été légué à Philippe Boiry, ancien résistant décoré de la Légion d’honneur, ancien journaliste, ancien doyen de l’université de communication de Paris.

Le Prince, aujourd’hui installé à plein-temps à Chourgnac-d’Ans, mène un combat pour les quelque 900 000 Indiens mapuches qui réclament en vain leur indépendance. "Leurs droits sont bafoués, explique le Prince. Ils mènent une lutte pacifique mais sont considérés comme des terroristes. Certains sont même assassinés et des enfants sont blessés par balle par les carabiniers."

Depuis soixante ans, Philippe d’Araucanie ne ménage pas ses efforts pour défendre leurs droits, allant jusqu’à plaider leur cause devant une commission de l’ONU à Genève. Les Indiens mapuches lui sont gré de les défendre ainsi. D’ailleurs, samedi, Reinaldo Mariqueo, représentant mapuche aux Nations Unis à Genève, avait fait le déplacement depuis Londres pour célébrer son anniversaire.

Source: Sud Ouest

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